Les Organisations Patronales
En France, les organisations patronales sont des syndicats d'employeurs qui défendent les intérêts de leurs membres au sein de la société française. Elles font partie des partenaires sociaux. Les plus importantes en France sont le MEDEF, l'UPA et la CGPME.
Ces organisations interviennent dans les domaines du droit de travail, expriment leurs avis sur des choix de la société et de politique économique ; elles participent aux négociations au niveau national, elles siègent dans les organismes paritaires.
Le MEDEF
Le Mouvement des entreprises de France est la principale organisation patronale en France. Son but est de représenter les dirigeants des entreprises françaises auprès de l'État et des organisations syndicales. L'organisation revendique 750 000 entreprises adhérentes.
Historique
Le CNPF, devenu MEDEF par la suite, fut créé en décembre 1945 à la demande du gouvernement français qui, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, désirait disposer d’un interlocuteur représentatif de l’ensemble du patronat.
Créé le 27 octobre 1998, le Medef remplace le Conseil national du patronat français (CNPF) sous l’impulsion d’Ernest-Antoine Seillière, président de l’époque.
Lui succède Laurence Parisot en juillet 2005, première femme à accéder à la tête du patronat français. Cette dernière a introduit le dialogue social dans le milieu du patronat. Durant son mandat, deux accords importants ont été signés : un portant sur la représentativité syndicale et un portant sur la modernisation du marché du travail, qui inclut notamment une disposition créant la rupture conventionnelle.
En 2013, Pierre Gattaz prend la direction du MEDEF.
Vidéo de présentation du MEDEF
Présentation du président
Le président actuel, Pierre Gattaz, a pris ses fonctions le 3 juillet 2013 ; il a succédé à Laurence Parisot, présidente depuis 2003. Il est le patron de Radiall, une entreprise industrielle spécialisée dans les connecteurs. Pierre Gattaz s'inscrit dans les pas de son père, Yvon Gattaz, qui fut président du CNPF, l'ancêtre du Medef, dans les années 1980. M. Gattaz veut insuffler un retour aux fondamentaux pour le Medef, après une présidence plus ouverte sur les sujets de société sous la présidence de Laurence Parisot. Il prône un « Medef de combat », se considère comme un fervent partisan du dialogue social et un homme « du terrain ».
Informations générales
Principale organisation patronale française, son but est de représenter les entrepreneurs français auprès de l'État et des organisations syndicales. La concurrence entre le Medef et la CGPME,
autre syndicat patronal, est assez forte, se considérant tous deux comme porte-parole des PME. De plus, plusieurs entreprises adhèrent aux deux organisations. La CGPME communique sur le fait
qu’elle représente les petites et moyennes entreprises tandis que le MEDEF a la réputation de défendre surtout les grandes multinationales. Pourtant, la majorité des adhérents du MEDEF sont des
entreprises de moins de 50 salariés.
Le MEDEF se veut le porte-parole de toutes les entreprises, des multinationales aux TPE. Il revendique une absence de positionnement politique. Toutefois, Laurence Parisot n’a jamais caché son soutien à Nicolas Sarkozy et le monde du patronat est souvent associé aux partis de droite.
Actions
Le MEDEF mène une action permanente de lobbying auprès de l’ensemble des décideurs au niveau local, régional et européen, afin de faire valoir le point de vue de l’entreprise et d'alléger « le fardeau fiscal et réglementaire » qui pèse sur elle. Le MEDEF a entre autres participé aux réformes de la taxe professionnelle, de l’apprentissage, de l’Impôt Forfaitaire Annuel, de la transmission d’entreprise, rupture conventionnelle…
Lien vers le site du MEDEF
http://www.medef.com
La CGPME
La Confédération Générale des Petites et Moyennes
Entreprises est l'une des trois organisations patronales représentatives au niveau national. Elle représente les intérêts des "patrons réels", qui ont investit leur capital
personnel dans leurs entreprises.
Historique et dates clés
Création : 1944 par Léon GINGEMBRE qui la préside jusqu'à 1978.
Elle est la seule représentante des patrons dans l'immédiate après-guerre.
Fin 1945, la CGPME intègre le CNPF (Conseil National du Patronat Français), organisation créée par le gouvernement pour représenter le patronat, mais continue d'exister par elle-même.
Dès 1948, elle se détache du CNPF pour participer aux négociations sociales en son nom, tout en restant membre du conseil national.
De 1953 à 1956, elle sera en concurrence avec le mouvement « Union de Défense des Commerçants et des Artisans » de Pierre Poujade, pour représenter les PME.
En 1969, elle quitte officiellement le CNPF.
Durant les années 1990, a lieu un regain d'intérêt pour les PME TPE en raison de leur potentiel de création d'emploi. Suivront plusieurs plans gouvernementaux (plan Balladur de 1993, Juppé de
1995) en faveur des PME ; la CGPME prend une part importante à l'élaboration de ces plans.
Aujourd'hui l'attention portée aux PME est toujours présente, avec par exemple la prime « embauche PME », de 4000 euros maximum pour une embauche par entreprise de moins de 250 salariés
en 2016.
Vidéo de présentation de la CGPME
Présentation du président
Président actuel : François Asselin est dirigeant d’une petite entreprise de charpente-menuiserie, située dans les Deux-Sèvres. Il a pris ses fonctions de président en janvier 2015.
Il porte les demandes des entrepreneurs comme la réduction du taux d'impôt sur les sociétés, et un allégement des contraires sur les licenciement.
Pour résumer le cap qu'il souhaite donner à la CGPME, il déclare au Figaro : « Primo, encourager la prise de risques. Secundo, valoriser la valeur travail alors qu'elle est toujours
écornée. Tertio, je pense qu'il faut moins de sécurité et plus de liberté dans le domaine économique »
Figure marquante : Jean-Pierre Raffarin
L'actuel sénateur de la Vienne a été président de l'amicale parlementaire de la CGPME, avant d'être nommé ministre des PME, du Commerce et de l'Artisanat en 1996.
Informations générales
La CGPME revendique représenter le « patronat réel », par opposition au patronat de gestion représenté par le MEDEF selon elle. Sa relation avec le MEDEF est complexe puisque certains
de ses adhérents sont membres des deux organisations.
Tout au long de son histoire, elle reste populaire auprès des petits patrons français, malgré la concurrence de l’ancêtre du MEDEF le CNPF, et de diverses autres organisations.
La CGPME se veut un syndicat respectable et responsable. Ce positionnement lui a valu d'être concurrencé par des organisations populistes comme celle de Pierre Poujade, mais aussi une scission
d'une de ses branches, Syndicat national de la petite et moyenne industrie (SNPMI). La SNPMI avait des revendications proches de la CGPME, avec des actions et un discours plus violent.
Le fondateur, Léon GINGEMBRE, déclare :
« La PME est l'entreprise à l'échelle de l'homme dans laquelle toutes les responsabilités financières, techniques, économiques et sociales sont exercées directement par l'exploitant ».
La CGPME veut représenter les intérêts des entrepreneurs et des patrons qui prennent des risques et qui s'engagent personnellement dans leur entreprise.
La CGPME :
- Soutient le Pacte de responsabilité
- Demande la fin du compte personnel de prévention et de la pénibilité ; de la limite de 24 heures par semaine pour les temps partiels.
Lien vers le site de la CGPME
L'UPA
L'Union Professionnelle Artisanale représente et défend les artisans et commerces de proximité. Elle est considérée comme représentative au même titre que le MEDEF et la CGPME.
Historique et dates clés
1975 : Création de l'UPA issue du rassemblement des 3 principales confédérations de l'artisanat.
1983 : Statut de partenaire social inscrit dans le code du travail, L'UPA est reconnue comme organisation représentative.
1996 : Début de la participation à la gestion du régime général de la sécurité sociale.
2003 : Le MEDEF et la CGPME contestent la représentativité de l'UPA devant le conseil d'état, estimant elles aussi représenter les artisans. La représentativité de l'UPA dans le secteur de l'artisanat est confirmée et l'accord contesté validé.
Vidéo de présentation de l'UPA
Présentation du président
Président de l'UPA depuis 2013, Jean-Pierre Crouzet continue d'exercer son activité de boulanger. Il est originaire de Charente-Maritime et a exercé son activité à Niort de 1972 à 2012.
Avant d'accéder à la présidence de l'UPA, il fut président de Confédération générale de l’alimentation de détail.
Il se distingue par son attachement au social dans l'entreprise, il a été tour à tour conseiller prud’homal, administrateur de la CAF et président de l’URSSAF.
Informations générales
L'UPA voit sa légitimité contestée par les autres organisations patronales. Notamment par le MEDEF avec qui plusieurs batailles juridiques ont eu lieu pour que l'UPA ait une place dans les
organismes de représentation paritaire.
L'UPA critique le MEDEF qu'elle estime ne pas être à même de représenter les artisans, elle associe les « grands patrons » aux hauts fonctionnaires qui ont fait les même écoles, et qui
selon elle, jouent contre les intérêts des artisans.
L'UPA veut représenter la « première entreprise de France » que sont les artisans, et défendre leurs intérêts. Ses revendications portent sur :
-La prise en compte des spécificités de la très petite entreprise
-Le développement de l'apprentissage et de la formation continue
-La mise en place d'un régime unique de protection sociale
-L'équité fiscale
-L'amélioration de l'accès au crédit
Lien vers le site de l'UPA